AERONATURE MONTPELLIER: Le matériel de parapente
Le parapente est constitué d’une aile en toile reliée par des suspentes à une sellette, cette apparente simplicité cache en fait une construction complexe de l’aile, un emploi de matériaux techniques et une recherche constante de la performance.
L’évolution du critère de performance des planeurs, la finesse est le rapport entre la hauteur consommée et la distance parcourue.
Elle est passée de finesse 3 pour les premiers paraplanes à finesse 8 aujourd’hui pour une aile « standard », on arrive à plus de 10 de finesse pour les ailes performantes: elle avancent de 10 mètres en descendant d’un mètre !
Les tests destinés à contrôler la sécurité en vol des parapentes ont été initiés en 1987 par l’ACPUL (Association des Constructeurs de Planeurs Ultra Légers), ils permettent de disposer aujourd’hui de parapentes homologués avec deux normes européennes:
EN926-1:Résistance structurale parapente
Pour éprouver la solidité de la construction, on tire l’aile avec un camion lesté pour charger l’aile à 8 fois son poids maximum d’emport autorisé et on fait une charge brutale à 6 fois… autant dire que les parapentes sont extrêmement solides.
EN926-2 : Evaluation du comportement en vol parapente
Cette fois, les parapentes sont pris en vol par des pilotes d’essai qui réalisent 28 tests de comportement pour classer les ailes suivant leur réactions aux manoeuvres du pilotes et aux incidents qui pourraient survenir en vol.
En fonction des résultats, les parapentes sont classés de A à D suivant leur réactions et le niveau de compétence requis pour les piloter:
Les ailes utilisées en école par exemple sont systématiquement de catégorie A pour garantir une sécurité maximum tandis que celles en catégorie D sont réservées à la compétition.
D’autre normes européennes sont applicables pour les sellettes, les casques et les parachutes de secours utilisés dans le vol libre .
Nous allons nous intéresser aux différents éléments qui composent un parapente pour les détailler :
L’aile de parapente
Comme une aile d’oiseau, l’aile de parapente possède une épaisseur pour épouser au mieux le profil aérodynamique de type goutte d’eau qui est bien plus efficace aérodynamiquement qu’une simple surface de toile.
La voile est construite en tissus « ripstop » tramé qui interdit toute propagation d’une déchirure, le tissu possède aussi une enduction pour limiter sa porosité et augmenter sa résistance aux rayons ultra-violets, principaux facteurs de vieillissement des tissus.
Pour pouvoir donner une épaisseur et une forme au profil, on le sépare verticalement en caissons par des intercaissons en toile, verticaux et transversaux pour maintenir au mieux la forme requise.
Afin de pouvoir gonfler ce matelas, des ouverture sont pratiquées à l’avant du profil, dit bord d’attaque, pour le remplissage.
En fait, le gonflage de la voile n’est pas le fruit d’un écopage mais est généré directement par une traction sur la voile qui crée une dépression derrière le profil, celui-ci aspire alors l’air en séparant la toile du dessous de celle du dessus.
Le suspentage est le réseau de fines cordes qui relie la sellette à la voile en se ramifiant, il y a beaucoup plus de suspentes hautes que de suspentes basses.
Les suspentes sont en général gainées pour les protéger des agressions, ragage et rayons ultra-violets, ils possèdent une âme en fibres techniques extrêment résistantes (aramides de comme KEVLAR ou polyéthylène comme le DYNEEMA).
La longueur des suspentes détermine à la fois l’inclinaison de l’aile par rapport à l’horizontale et sa forme en plan.
Contre intuitivement, l’aile en vol plané affiche toujours un angle supérieur à l’horizontale, un calage positif.
L’aile de parapente est aussi voutée pour lui permettre de tourner alors que le poids du pilote exerce une force qui tends à faire revenir l’aile à l’horizontale.
La géométrie générale de l’aile se définit par son envergure (largeur) et sa corde (finesse de la voute) pour définir son allongement, plus une aile est allongée plus elle à une forme de « banane » et plus elle à de performances.
Les suspentes de chaque coté de l’aile sont regroupées par nappes transversales de l’avant vers l’arrière et attachées à des élévateurs, sangles qui permettent la liaison aile/sellette avec un maillon à fermeture sécurisée.
Les élévateurs comportent un accélérateur, système permettant d’abaisser l’avant de l’aile (et donc de diminuer le calage) pour augmenter ponctuellement la vitesse de vol.
La suspente basse des freins, nappe de suspentes qui permet de tirer sur l’arrière de l’aile pour tourner, est actionnée par une poignée et coulisse dans une petite poulie.
Ce système permet un fonctionnement souple et aussi à la poignée de revenir automatiquement à la poulie si on lâche les commandes !
La sellette
Le harnais des débuts est rapidement devenu une sellette pour permettre aux pilotes voler confortablement et efficacement en se fatiguant moins.
C’est aussi un élément de sécurité important qui outre sa propre solidité est aussi devenu un support pour les protections passives du dos en cas de chute de faible hauteur.
Deux protections lui sont souvent intégrées, parfois simultanément: une mousse amortissante d’au moins 10 cm d’épaisseur et un airbag, coussin gonflé par le déplacement du pilote.
On peut aussi remarquer une poignée rouge qui est celle de la voile de secours, sécurité dite active, en général intégrée dans la sellette.
Cette voile, majoritairement hémisphérique, peut être lancée par le pilote en cas d’incident de vol sérieux, même à faible hauteur et permet au pilote de se poser verticalement.
Nous avions vu au paragraphe de la voile que les élévateurs pouvaient être actionnés par un accélérateur, celui-ci est actionné au pieds et pends sous la sellette.
Dans la recherche de la performance, la sellette a aussi évolué aérodynamiquement pour réduire au maximum la résistance à l’air du pilote, aboutissant à des forme dites cocon qui intègrent les jambes sous un profil souple.